La philosophie

alors comme je suis en classe de terminale, je découvre progressivement la philosophie... ça me plaît, je dirais même j'adore !
et vous, qu'en pensez-vous?

Tu es encore au début de l'année et tu as déjà compris que la philosophie était intéressante, félicitations.
Profite bien de ta terminale, ça passe très vite et certains se réveillent trop tard : ils ont laissé passer la chance d'avoir un prof de philo sous la main.

Moi, pour toute réponse, je dirai juste que : la philosophie, ça m'avait tellement marqué, que ... en fac, j'ai fait ... philosophie !

Je ne savais pas, avant la philo, qu'un cours à l'école pouvait autant changer la vie...

Yeepa !

J.
Qui va se relire Spinoza, tiens.
Ou Diderot. Oh oui, tiens, un petit Diderot...

tu veux du politiquement incorrect ?

J'arrive


Philosopher dans le principe, c'est bien.

La philosophie enseignée : une vaste fumisterie.
C'est l'apprentissage par coeur des pensées de X ou Y que l'élève n'a aucun droit de remettre en doute sous prétexte que lui n'est pas un phiosphe célèbre.

La philosophie c'est "Pensez par vous-même, à condition que vous pensiez comme ceux qui vous ont précédé..."

Une phrase textuelle de ma prof de Philo "Qui êtes-vous pour oser remettre en cause la pensée des philosophes ?"


Si vous voulez du plus destructeur, je peux faire

Moi j'ai eu de la chance, j'ai eu un prof de philo sympa et qui faisait de son mieux pour intéresser ses élèves malheureusement obtus. Jamais on ne m'a sommé de penser comme qui que ce soit. (Peut-être sommé de penser tout court, au maximum...)

Je suis arrivé à la philo par la littérature. Quand j’avais 15-16 ans, dans la plupart des romans que je lisais, ce qui m’intéressait c’était les idées, le fond philosophique. Quand j’ai eu un premier cours de philo en rhéto (l’équivalent belge du bac), et que je me suis rendu compte que j’étais le seul à être intéressé par ces questions, là je me suis dit : c’est ça que je veux faire. Sinon, j’aurais étudié les littératures germaniques, mais cette filière impliquait trop de cours de linguistique, ce qui m’intéressait moins. Alors, voilà, comme dit mon père, les études que j’ai faites, je les ai faites pour mon plaisir. J’ait fait 4 ans de philo à la fac, + une année pour boucler mon mémoire de fin d’études. Le professeur qui supervisait mon mémoire m’avait proposé de continuer une thèse de doctorat, mais j’avais envie de retourner à la « vraie vie ». La philo à l’université, c’est trop souvent un milieu coupé du monde, se complaisant dans une langue très technique… Ce qui m’intéressait – et qui m’intéresse toujours, car je continue à creuser certaines de ces questions – c’était d’essayer de retraduire ce jargon philosophique en un langage plus accessible, mais aussi plus littéraire et plus poétique.

EreNeril a écrit:

tu veux du politiquement incorrect ?
La philosophie enseignée : une vaste fumisterie.
C'est l'apprentissage par coeur des pensées de X ou Y que l'élève n'a aucun droit de remettre en doute sous prétexte que lui n'est pas un phiosphe célèbre.

Ca, c'est du mauvais enseignement. Mais ne jette pas le bébé avec l'eau du bain...

L'intéret de l'apprentissage de l'histoire de la philosophie, c'est que ces questions, qui t'occupe en tant qu'être vivant, il y en a d'autres qui s'y sont penché avant.
Creuser la pensée d'un philosophe, c'est pas pour la recracher par coeur, c'est pour la comprendre de l'intérieur d'elle-même, et la mettre à l'épreuve.

on n'est pas dans un royaume du mais dans un règne du

Jerubuntu a écrit:

EreNeril a écrit:

tu veux du politiquement incorrect ?
La philosophie enseignée : une vaste fumisterie.
C'est l'apprentissage par coeur des pensées de X ou Y que l'élève n'a aucun droit de remettre en doute sous prétexte que lui n'est pas un phiosphe célèbre.

Ca, c'est du mauvais enseignement. Mais ne jette pas le bébé avec l'eau du bain...

on n'est pas dans un royaume du mais dans un règne du

Je l'avais dit que c'était politiquement incorrect

Je ne jette pas le bébé. Et je ne parle pas de la philo post-bac que je ne connais pas.

Je parle de la philo de terminale.
Là, désolé mais on est dans le
D'une manière générale (c'est vrai pour toutes matières), au lycée on n'apprend pas à réfléchir. On apprend, c'est tout.
J
e suis peut-être tombé sur une prof incompétente. Cela signifie dans ce cas que 90% des profs sont incompétents, ce que je me refuse à penser. Les élèves de terminale qui apprécient la philo sont une minorité (en tout cas c'était le cas de mon temps .

Trois causes possibles :
- les profs sont tous nuls (peu crédible)
- les élèves sont tous des abrutis (pas plus crédible)
- la philo est mal enseignée parce que le "programme" est mal fait. CQFD

Le "soucis", c'est qu'en terminale, dans toutes les matières, on est censé apprendre, sauf justement en philo où on est censé apprendre à réfléchir... en fait... quand on regarde un peu ce qui est censé être fait... et malgré les sujets de bac des dernières années (disons : depuis Allègre )...

(attention, polémique aussi )
Si tellement peu d'élève apprécie la philo en terminale (ton constat), c'est peut-être aussi parce qu'avant même de commencer la philo, ils ont décidé que c'était pas bien, la philo. Nul. Caca prout. Beurk beurk beurk.
C'est peut-être tout simplement une posture hype (qui était déjà de mise aussi) (j'étais en scientifique, c'était une horreur les cours de philo, pour suivre un brin...)

Mais la philo, c'est bien. Même en terminale. Ca prouve qu'on est vivant.

EreNeril a écrit:

C'est l'apprentissage par coeur des pensées de X ou Y que l'élève n'a aucun droit de remettre en doute sous prétexte que lui n'est pas un phiosphe célèbre.

La philosophie c'est "Pensez par vous-même, à condition que vous pensiez comme ceux qui vous ont précédé..."

Une phrase textuelle de ma prof de Philo "Qui êtes-vous pour oser remettre en cause la pensée des philosophes ?"

c'est vrai, et ce parce que c'est sur quoi on nous évalue...avant de reflechir par nous meme reellement et de pouvoir "philosopher", il faut qu'on ait les bases de la philosophie... mais celles-ci n'orientent-elles pas notre façon de penser ?
je trouve qu' une année de philosophie, c'est court... car en classe de terminale, notre objectif c'est le bac plus qu'une réelle découverte de la matière. du coup beaucoup ont des avis négatifs par rapport à cette matière et la jugent sans la connaitre veritablement !

Nous sommes entièrement d'accord Soyane.

Un an c'est court. La question à se poser c'est donc, puisqu'il n'y a pas de temps suffisant pour vraiment philosopher, comment utiliser cette année pour ouvrir l'esprit des élèves ?

Je ne pense pas que ce soit en leur bourrant le crâne avec les citations des uns et des autes que l'on y arrivera. Par contre c'est plus facile à contrôler dans la perspective du bac. L'enseignement est donc contraint par l'examen alors que ce devrait être le contraire.

On touche d'ailleurs là à un problème générale de l'éducation. On se contente d'apprendre par coeur des notions sans jamais s'intéresser au pourquoi.

Les maths souffrent pour cela de la même maladie que la philo.
Des gens se braquent, disent ne rien comprendre, abandonnent, etc.
Le jour où un prof de math fera apparaître la chronologie de sa matière depuis l'antiquité, je vous promets qu'un paquet d'yeux s'ouvriront

Je pense qu'on devrait aborder la philo en douceur dès la seconde, histoire de familiariser les éléves aux termes et différentes notions en les illustrants d'exemples concrets. Parce qu'il faut bien l'avouer, en terminale, on nous assome de termes qui nous semblent souvent abstraits, de réflexions divergentes sur différents thèmes, et qu'il faut absolument digérer pour la fin de l'année.

Une seule chose me contrarie dans la philo: l'utilisation d'un vocabulaire complexe pour dire des choses simples, c'est d'ailleurs ce qui rebute beaucoup de gens.
Enfin c'est ce que je pense.

En ce moment il y a de plus en plus d'expériences de sensibilisation à la philosophie dès les classes de primaire (et même avant). J'ai une amie prof de philo qui s'est portée volontaire pour animer ce genre d'ateliers et elle trouve cela très intéressant.

Cela ne m'étonne pas. Je trouve que c'est une bonne initiative qui peut permettre aux plus jeunes de nourrir une réflexion plus solide sur le monde qui les entoure. En plus les plus jeunes sont supers réceptifs, elle doit vraiment apprécier de faire ton amie.

Je suis d'accord, une année c'est trop court pour étudier la philo, deplus c'est ridicule on commence à peine la philo en terminale et à mon époque(je sais pas si c'est toujours le cas) en filière L, c'était une matière à coef 7. Quand on demande à un élève d'aborder aussi vite une matière aussi complexe que la philo et en plus de la maîtriser desuite car pas question de se planter au bac avec un tel coeficient, il faut peut-être pas s'étonner s'il y a autant de rejet ensuite. En terminale, un élève a pas le temps de réfléchir, il doit apprendre le plus vite possible le maximum de courants et pensées, c'est du bachottage(et puis on lui demande rien d'autre) et xa ne peut être de la vraie philo.

Enea a écrit:

En ce moment il y a de plus en plus d'expériences de sensibilisation à la philosophie dès les classes de primaire (et même avant). J'ai une amie prof de philo qui s'est portée volontaire pour animer ce genre d'ateliers et elle trouve cela très intéressant.

dès les classes de primaire, ça me parait quand meme un peu tot...
moi j'aurais plus vu dès la 4e, meme la seconde, quand on est un peu plus murs quoi...

En fait il s'agit de faire réfléchir les enfants à propos de grands thèmes : la vie, la mort, le destin... et finalement les petits sont très intéressés. Ils se posent beaucoup de questions et sont contents d'avoir l'occasion d'en parler...

Enea a écrit:

En fait il s'agit de faire réfléchir les enfants à propos de grands thèmes : la vie, la mort, le destin... et finalement les petits sont très intéressés. Ils se posent beaucoup de questions et sont contents d'avoir l'occasion d'en parler...

Je me souviens très bien de ma première interrogation philosophique: je devais avoir 7-8 ans, je discutais avec un collègue de mon père, et j'en suis venu à lui raconter que je me demandais où finissait l'infini, et qu'est-ce qu'il y avait au-delà... il est resté sans réponse... peut-être ne s'était-il jamais posé ce type de question. Il a dû se dire: il est fou le fils du douanier !

Aujourd'hui, ma fille a le même âge. Il n'y a pas longtemps, elle m'a demandé: "Papa, qu'est-ce qu'il y avait quand il n'y avait pas encore de ville et pas encore de gens ?"...

De biens jolies questions, tout cela ;-)

Moi, quand j'étais petit, j'avais dit à mes parents : "c'est bizarre, comment ça se fait qu'une table, ça s'appelle une table. Ca aurait aussi bien pu s'appeler une chaise, et aujourd'hui, on poserait nos assiettes sur une chaise, et on trouverai pas ça plus étrange que ça..."

Ce qu'il faut comprendre, c'est que la philo, c'est se poser des questions qu'on ne se pose pas forcément, mais pour lesquelles, après réflexion, on se dit que c'était bien de se la poser...

Bon, j'suis pas clair, mais j'ai pas beaucoup dormi... Ca explique ;-)

Sans l'aspect élitiste (et pour faire bisquer notre ami qu'aime pas les citations... ;-P ), je donnerai la définition du philosophe, par les stoïciens :

Citation :

"Un philosophe est comme tout le monde, mais à la diférence de tout le monde il est vraiment comme tout le monde"

Hi hi

J.
qui peut pas dormir, il est au boulot !...

Rigolo ; ma première expérience de philo, ça a été une réflexion intense ayant finalement abouti à une redécouverte personnelle du solipsisme (sans son côté religieux) à l'âge de 12 ans. C'était un peu terrifiant, quand même. Surtout que je n'avais jamais entendu parler de Berkeley;

Et, à ce jour, avec quelques modifs quand même, ma cosmogonie est plus ou moins de ce type.

On est tombés dans le chaudron de la cosmo-philosophie quand on était petits.