Sachant qu'un livre pèse en général entre 251 et 500 gr, le tarif postal pour la France Métropolitaine est déjà de 3,15 euros
Il suffit que la personne commande 2 ouvrages (par exemple 1
Débris du Chaudron et 1
Marelle d'Ombres) et on passe à la tranche au-dessus : 4,05. Surcoût qu'on ne fait pas payer à l'acheteur, mais qu'il faut bien qu'on le finance.
On envoie les livres dans des enveloppes à bulles pour que les ouvrages soient bien protégés, ces enveloppes nous reviennent à 0,50 pièce pour le format standard pour 1 roman (si le livre est plus épais, ou s'il y en a plus d'1, ou s'il est plus grand comme les Zozios, c'est un plus grand format d'enveloppe, encore plus cher).
Donc en réalité, sur les 5,50 qu'on ne donne pas au groupe libraire-diffuseur-distributeur (dans l'exemple du post d'avant), il ne reste pas grand-chose si on offre les frais de timbres (déjà qu'on offre l'enveloppe, les papiers cadeaux, les dépassements de timbres...). Et quand on voit la marge ridicule qu'on se fait sur le circuit libraire, si vous voulez qu'on continue à fabriquer des livres, faut bien qu'on gagne un tout petit peu d'argent à un moment donné. On ne peut pas vendre à perte ni vendre à marge nulle, d'autant qu'on n'épuise jamais nos stocks, qu'on distribue énormément de livres gratuits, que les expéditions des exemplaires d'auteurs, d'illustrateurs et de SP sont à notre charge, etc.
D'autant qu'il est déjà arrivé que la poste perde des paquets et qu'on soit obligés de renvoyer un ouvrage entièrement à nos frais, ce qui représente une lourde perte.
Enfin, les prix de vente de nos quatre premiers ouvrages avaient été fixés à une époque où nous ne tenions pas compte de la marge diffuseur-distributeur et où le coût de fabrication était moindre. Nous avions calculé le prix de vente au plus juste. Or il faut savoir que maintenant que nous avons un diffuseur-distributeur, nous perdons de l'argent sur chaque exemplaire vendu dans le circuit des libraires. Là aussi, faut bien qu'on compense ces pertes en ayant des gains par ailleurs.
De même, on paie les illustrateurs avant même la sortie des ouvrages, les forfaits pour les textes en antho sont payés à la sortie, l'imprimeur est payé 1 mois après... tandis que les libraires, via le diffuseur-distributeur, nous paient au moins 1 mois après voire davantage.
En gros on a un mois à partir de la parution d'un titre pour faire rentrer un maximum d'argent pour pouvoir payer l'imprimeur avant de commencer à recevoir le produit des ventes en librairie. Si on offre les frais de port, on réduit drastiquement cette rentrée d'argent rapide, et on peut se retrouver incapable de payer la totalité de la facture de l'imprimeur.
D'autant que nous n'avons pas la mise en place, à la sortie, dont jouissent les moyens et les gros éditeurs. Les libraires mettent parfois du temps avant de se décider à travailler nos titres, même les nouveautés.
La Fnac et Amazon peuvent se permettre d'offrir les ports pour plusieurs raisons :
- ils soutirent aux éditeurs de plus grosses marges que le libraire indépendant (donc ils encaissent davantage quand ils vendent un livre)
- les gens ont tendance à leur commander beaucoup de produits d'un coup, pas seulement des livres mais aussi des CD, des DVD ou autres, sur lesquels ils margent encore plus
- ils ont tout le bénéfice de leurs ventes en magasin pour compenser les pertes causées par le fait pour eux d'assumer les frais de port
- et sûrement d'autres astuces auxquelles je ne pense pas.
En outre, les gens qui achètent à la Fnac ou chez Amazon ont tendance à acheter en même temps des bouquins de plusieurs éditeurs, donc ils n'auraient pas forcément effectué leurs achats chez nous, puisque nous ne vendons que nos titres à nous.
Donc même si on offrait les frais de port (ce qui, je l'ai démontré, nous ferait perdre beaucoup), on ne gagnerait pas forcément davantage d'acheteurs.
D'autres questions ?