Décès d'Alain le Bussy

Il vient de nous quitter et je suis effondrée. C'était une bourrique que j'aimais sincèrement. J'avais été heureuse et fière de participer à un certain livre très spécial qui fut écrit expressément pour son soixantième anniversaire, de participer à ses côtés, plusieurs années durant, au jury du prix Infini dont il était le président. J'allais pouvoir l'accueillir sur le stand Argemmios, enfin, grâce à "la Sieste du dragon-montagne" au sommaire de l'antho jeunesse Il était 7 fois.

Alain est devenu lui-même ce dragon-montagne, il s'est endormi pour une longue, très longue sieste.

Je pense à sa femme Jacqueline, qui m'avait si gentiment accueillie chez eux, et donné des cuberdons pour ma maman. Je pense à son fils Olivier (le seul des enfants d'Alain avec lequel j'ai eu quelques contacts par mail) qui avait coordonné Le Garçon qui.... Je pense à ses lecteurs, à ses amis. Au vide qu'il va laisser.

Plus prosaïquement, je ne sais pas quel va être l'impact sur l'antho. Je n'ai encore jamais eu à gérer ça. Une parution posthume, je veux dire. Le contrat avait été validé par mail mais j'attendais de recevoir les exemplaires du livre pour envoyer les versions papier, pour signature. Pour économiser un timbre. Pourquoi ai-je voulu économiser ce maudit timbre ? C'est bête mais je m'en veux.

Je ne mettrai pas de smiley dans ce message. Aucun ne peut exprimer à quel point je me sens mal, là.

Repose en paix, Alain. Repose en paix.

J'espère vraiment que cette anthologie pourra sortir. C'est un symbole magnifique pour un auteur de laisser un texte derrière lui juste au moment où il s'en va. Et surtout un texte pour les enfants. J'espère qu'il sera présent à Noël sous le plus d'arbres possible pour que cet écrivain puisse partager sa magie, même aujourd'hui qu'il n'est plus là.
En regrettant qu'il soit parti si tôt et n'ait pas pu le faire plus longtemps...

Je ne sais pas quoi dire.
Triste.

Ce n'est pas pour ceux qui sont partis que c'est le plus dur. Mes pensées vont donc aux vivants, à ceux à qui il manque. Surtout, surtout, que tous ses proches aient l'envie et la force de continuer.
Je suis d'accord avec Isa : cette anthologie sera le plus beaux des testaments. Je crois que tout le monde s'en rendra compte et aura à coeur de faciliter les démarches qui restent.

J'ai appris cette terrible nouvelle ce matin et comprends ta peine chère Nedeleg, que je partage.
Alain était un personnage, ce personnage qu'il incarnait et qui était lui. Je l'avais vu , pour la dernière fois, en avril aux Anthisnoises et avions partagé de bons moments... Je n'arrive pas à croire en sa disparition... Un jour nous sommes là, le lendemain tout est fini... C'est si... Je ne sais pas, je ne sais plus.
Repose en paix, toi, notre ami, sur les terres infinies du bonheur éternel...

J'avais eu l'occasion de travailler plusieurs fois avec Alain, pour Horrifique, Univers & Chimères ou mes anthos. Je me réjouissais d'être au sommaire d'Il était 7 fois, avec lui. J'ai le coeur gros, mais j'ai aussi le coeur plein des souvenirs des bons moments avec lui...

L'antho ne prendra pas de retard, et la famille d'Alain sera très heureuse de recevoir les exemplaires de cet ouvrage, d'autant qu'elle ne connaît pas encore "la sieste du dragon-montagne".

Je ne connaissais ni l'homme ni l'auteur, mais c'est bien triste.

Je viens d'apprendre la nouvelle... C'est vraiment triste........

Sur le mur facebook de Sara Doke, que j'ai vue tout à l'heure à Scientilivre :

Citation :

Les auteurs présents à Scientilivre ont décidé de présenter une gerbe d'hommage pour les obsèques d'Alain le Bussy au nom de la SFF francophone. Nous nous chargeons de la livraison. Une contribution de 5€ est demandée. Svp, faites passer l'info à vos contacts et sur les différents forums de SFF. Merci d'avance. Pour vo...s propositions de participations, contactez-moi en MP.
Merci et des bises.

J'ai envoyé un mp à Sara, j'attends ses instructions.

Et quand on n'est pas sur Fessebouc, comment c'est-y qu'on fait pour envoyer ses 5 euros ?

Je peux collecter les participations et faire un don global, pour ceux que ça arrange. Ou bien vous transmettre par mp les instructions lorsque je les aurai reçues.

Nedeleg a écrit:

Je peux collecter les participations et faire un don global, pour ceux que ça arrange. Ou bien vous transmettre par mp les instructions lorsque je les aurai reçues.

Tiens-nous au courant !

Pas encore eu de réponse pour l'instant, mais elle doit avoir reçu beaucoup de messages et être débordée.

Si rien d'ici ce soir, je la recontacterai.

En tout cas, tu peux compter sur mes 5 euros, ça, c'est sûr.

Message de relance envoyé, on verra bien.

C'est bon, j'ai l'iban.

Je vais payer pour nous 2 et comme ça tu considèreras comme payé le prochain Piments et Muscades

Banco !

Un magnifique hommage écrit par Bruno Peeters pour phénixweb.

http://www.phenixweb.net/Mon-ami-Alain-le-Bussy

Emouvant compte-rendu des obsèques d'Alain, écrit par Sara Doke :

Citation :

« Alain qui disparaît, c’est une bibliothèque qui brûle »*

Le matin était gris et pluvieux, comme la tristesse dans nos cœurs. Nous étions serrés en cercle entre l’entrée de sa maison et, en face, celle du cimetière. Les amis, la famille, les compagnons de route.
Le cercueil trônait au centre de ce cercle, décoré de sa photo, de sa casquette préférée de président de convention et du clavier de son ordinateur.

Alain avait laissé une lettre secrète à sa famille avec ses choix pour son inhumation, c’est donc d’abord « Demain ma vie va commencer » de Johnny Halliday, sa première émotion musicale d’adolescent, qui a retenti avant que les proches prennent la parole pour lui rendre hommage, lui dire adieu. Digne fils aux yeux bleus pétillants de son père, Olivier le Bussy a mené la cérémonie de main de maître, humble et chaleureux malgré l’émotion terrible qui l’étreignait.

Après les témoignages des plus proches qui ont su mêler la chaleur, la facétie et l’humour d’Alain à leur propre tristesse, Anne Smulders, Raymond Milesi et moi-même avons pris la parole en notre nom à tous, au nom de la SF, du Fantastique et de la Fantasy francophone, en notre nom propre, un peu étranglés, nous avons tenté de rendre hommage à celui qui fut notre ambassadeur auprès du monde entier.

Avant le départ vers le cimetière si proche, la voix de Johnny et sa version de « L’hymne à l’amour » a de nouveau accompagné notre silence ému. Puis Olivier a rappelé le désir de son père de traverser la rue – ce qui était officiellement impossible, le corbillard devant faire le tour du pâté de maison pour rejoindre l’autre porte du cimetière – et, accompagné de son frère Eric et des amis les plus proches, il a empoigné le cercueil. Toutes sortes de diversions cocasses avaient été envisagées pour détourner l’attention du personnel des pompes funèbres, mais ce ne fut pas nécessaire. Jean-Paul Libotte n’a eu qu’à leur demander de se joindre aux porteurs improvisés pour qu’ils se plient de bonne grâce à la volonté d’Alain. Nous avons donc pu, derrière le cercueil, traverser les quelques mètres de la rue et rejoindre, à pieds, le caveau où il allait être inhumé.

La voix de Johnny, « L’envie », s’est une nouvelle fois élevée avant qu’une jeune femme s’avance au centre de notre demi-cercle. Alain et Jacqueline avaient l’habitude d’accueillir chaque année des étudiantes étrangères pour leur offrir soutien et vie de famille pendant leur séjour en Belgique. Melis était l’une de ces étudiantes, revenue d’urgence de sa Turquie natale pour être présente. Elle a chanté pour Alain, en Français, d’une douce petite voix hésitante, les larmes envahissant ses joues.

Après un dernier adieu, nous sommes tous retournés de l’autre côté de la rue, boire un verre à la mémoire d’Alain et réchauffer notre tristesse auprès de celle des autres. Dominique Warfa, trop ému, s’étant éclipsé, c’est donc Raymond Milesi, Pierre Stoltze, Anne Smulders, Yal Ayerdhal et moi qui avons célébré les anecdotes, les canulars et les jeux de mots d’Alain dans un petit coin de véranda, à la lumière du soleil qui, enfin, daignait se montrer.

Yal et moi sommes retourné une dernière fois sur la tombe de l’homme qui écrivait plus vite que son ombre pour photographier les fleurs qui ornaient son caveau. Celles que nous avions apportées en notre nom à tous portaient deux rubans : « À l’ambassadeur de la Science Fiction francophone » et « Tu nous manques déjà ». Je n’ai malheureusement pas eu la présence d’esprit de la prendre en photo avant les funérailles, je m’en excuse.

Tu me traitais souvent d’emmerdeuse, Alain, cette emmerdeuse t’aimait et nous restions amis, toujours.

Notre trublion, notre nain de jardin facétieux a traversé la rue du cimetière. Nous sommes nombreux à ressentir son absence.

Sara

PS : Nous avons déjà reçu de nombreuses contributions pour la gerbe que nous avons déposée à sa mémoire. Tant, en fait, qu’il en reste une belle somme qui nous permettra de célébrer sa mémoire d’une autre façon, ne serait-ce qu’en levant tous ensemble un verre de bière à son souvenir. Et peut-être d’autres témoignages se présenteront, nous y réfléchissons avec Olivier.



* Jean-Paul Libotte

Très beau...

Par Eru, je reviens, et je suis effondré. J'avais eu l'occasion de le rencontrer à deux reprises dans des salons (et pour l'occasion reçu le sceau en cire qui faisait office de dédicace) pour ses novellas écrites pour Griffe d'Encre. C'était un homme passionné, et tout autant gentil. Il manquera au lectorat de SFF francophone.