Auteurs casquons, amis auteurs casquons !

Je ne sais pas si tous les auteurs qui fréquentent ce forum sont informés ou pas. Outre la csg, la rds, la maladie/retraite que l'Agessa nous prélève sur nos maigres droits, et cela pour financer un statut auquel la plupart d'entre nous n'ont pas accès du fait des revenus plancher (au titre des droits d'auteur) exigés, il existe actuellement un projet, en cours de négociation, pour nous amputer un peu plus : 0,45 % des droits d'auteurs (à l'origine, mais ça a été révisé à la baisse et on s'oriente vers 0,35 %) seraient cette fois affectés à un poste qui laisse rêveur : "la formation continue des auteurs".

www.sgdl.org rubrique actualité pour le détail.

Je vous recopie ici un point qui m'a interpelée :

Citation :

Outre la crainte légitime des auteurs à voir se développer, si on n'y prend garde, une formation continue qui aboutisse à un formatage de la pensée et de l'écriture, la SGDL a, à plusieurs reprises, attiré l'attention du ministère de la Culture sur un certain nombre de déséquilibres qui figuraient déjà dans la rapport réalisé préalablement à ce projet.

Parmi ces déséquilibres, la SGDL relevait principalement le taux de cotisation des auteurs (0,45% des droits d'auteurs perçus), trop important au vu de la contribution demandée aux diffuseurs et des besoins réellement nécessaires au financement du fond de formation. Elle s'inquiétait également de la composition envisagée pour le Conseil de gestion de ce futur fond, instituant une surreprésentation de certaines catégories d'artistes et d'auteurs au regard de leur contribution financière réelle.

Face à la position de la SGDL, partagée par d'autres associations d'auteurs et non des moindres (le SNAC, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, l'ATLF, l'Union des Ecrivains...), une réunion s'est tenue le 23 juin dernier au ministère de la Culture pour élaborer un accord satisfaisant pour tous. Une condition préalable indispensable pour nous au dépôt d'un projet de loi sur ce dispositif de formation.

Les propositions présentées par le ministère de la Culture nous ont semblé répondre favorablement à nos attentes et à nos inquiétudes: le taux de cotisation des auteurs a été abaissé, comme nous l'avions demandé, à 0,35%, et la répartition des sièges du collège « auteurs », au sein du Conseil de gestion, se fera en proportion de l'apport contributif réel de chacune des catégories d'auteurs.

(...)

Il nous appartiendra donc, lorsque le futur dispositif de formation sera mis en place, de veiller, au sein du Conseil de gestion, à ce que tous les auteurs puissent avoir accès dans les meilleures conditions à la formation qu'ils souhaiteront entreprendre. La répartition des budgets alloués aux différentes commissions sectorielles, la validation des contenus de formation proposés, la définition des critères d'éligibilité et des éventuelles priorités d'accès à ces formations seront autant de points sur lesquels il conviendra d'être particulièrement vigilant.

Une implication forte des auteurs de l'écrit sur ce dossier est la condition sine qua non pour qu'il réponde en fin de compte à nos exigences.

Déjà, dans la catégorie "auteur", il n'y a pas que des écrivains. Il y a aussi des cinéastes, des artistes graphiques etc. Dans son dernier bulletin, la SGDL montrait bien que les auteurs qui vont être en demande de formation, et de formation chère, sont plutôt les auteurs impliqués dans les métiers de l'audio-visuel et de l'infographie. Donc on va encore piquer des sous aux petits écrivains sans statut pour financer des trucs qui ne les concernent pas.

Ensuite, je me demande dans quelle mesure les écrivains sans statut (tel que défini par l'Agessa) vont avoir accès aux éventuelles formations en écriture (techniques d'écriture de scénarios, ateliers d'écriture...). Je crains que cet accès ne soit réservé, comme toujours, qu'à ceux qui bénéficient du statut et donc d'un revenu au titre des droits d'auteurs assez conséquent (plus de 8000 euros par ans) démontrant par là qu'ils sont publiés, qu'ils vendent bien, et qu'ils n'ont pas forcément besoin de formation. D'aucuns pourraient dire ici que Guillaume Musso, par exemple, accusé par certains d'écrire en mauvais français, pourrait tirer profit d'une formation sur la langue française... mais toucherait-il encore son public s'il changeait (améliorait ?) sa plume ? Rien n'est moins sûr.

Donc voilà, je suis non pas énervée mais confortée dans mon sentiment que le Ministère de la Culture est empli de crétins qui font du boulot de merde. Au lieu d'essayer de trouver un statut plus accessible pour les auteurs publiés professionnellement mais pas encore vendus en masse, au lieu de leur permettre simplement (telle est ma revendication) d'avoir le droit de se désigner écrivains auprès de l'Insee et de l'Administration en général, et de bénéficier de la protection sociale (et là je veux dire simplement quelque chose d'aussi basique que la CMU), histoire qu'ils ne passent pas leur vie à côtiser en vain, on continue à ponctionner les plus petits, les moins connus, les moins fortunés, histoire que les pointures médiatisées, bien confortables dans leurs pompes et leurs comptes en banque, aient une retraite (ce qui est ridicule car un écrivain, un artiste en général, ne prend jamais sa retraite, il crée jusqu'à l'instant de rendre son dernier souffle). Je préfèrerais de beaucoup un système de solidarité qui emploierait les fonds collectés à venir en aide aux écrivains ne pouvant plus écrire suite à une maladie ou à une invalidité, et aussi qui viendrait en aide aux jeunes auteurs ayant déjà publié mais peinant à se faire connaître dans la grande jungle littéraire actuelle.

En même temps, l'avantage de toucher aussi peu c'est que 0,35 % d'une poussière, ça fait une minuscule poussière.

*c'était le post philosophe du jour*
(Et oui, je sais, symboliquement c'est dégueulasse et en même temps, au point où les choses en sont, ça me donne plus envie de rire qu'autre chose)

C'est sûr qu'ils n'en sont plus à une violence près (à grand renfort de vaseline tout de même). Mais bon, je n'en suis pas encore rendue au stade de leur tendre mon postérieur, les fesses bien écartées, en rigolant parce qu'à force de subir leurs mesures gros kikis, je ne sentirais même plus les mesures petits kikis. :p

(Désolée pour la métaphore plus que triviale).

Ma nunucherie de mère de famille vient de faire une attaque

45 ans dans un mois et 14 jours, j'arrive dans la période "pré-ménopause incoming", je suis déjà plus âgée que ne l'étaient mes deux grands-mères à ma naissance (mais j'ai grugé parce que j'ai eu mes enfants assez tard donc je ne serai pas grand-mère tout de suite, moi)... T'ajoutes à ça un background à faire baver n'importe quel MJ cherchant à torturer sa playeuse amnésique (je les connais, les fourbes, ils m'ont tous fait le coup au moins une fois !), un caractère et des goûts faisant dire à mes gamines "maman c'est un mec" (même si j'ai pas d'engin placé là où il faut) et tu comprendras que la nunucherie et moi, ça fait 92000

Parfois naïve, je dis pas. Mais nunuche... plus depuis 30 bonne années

Et ce n'est pas incompatible avec la féerie. Après tout, les trolls et les satyres sont aussi des créatures féeriques

C'est pas un peu fini, de dénigrer des pratiques seskuelles tout à fait respectables en osant les comparer à de viles arnaques ?

Oph a écrit:

C'est pas un peu fini, de dénigrer des pratiques seskuelles tout à fait respectables en osant les comparer à de viles arnaques ?

Bien vrai, ça !

Et encore, je vous ai épargné les trucs énormes qu'on m'a fait avaler du fait de ma naïveté

Nedeleg a écrit:

Et encore, je vous ai épargné les trucs énormes qu'on m'a fait avaler du fait de ma naïveté

Euh là, Nath, je sais pas si c'était voulu, mais après ton image de tout à l'heure, ce terme-là...

*relit*

Oui, ça devait être voulu...

Je confirme, c'était voulu

Nedeleg a écrit:

Je confirme, c'était voulu

Et l'aspect tendancieux du geste que fait le Kao de sa main gauche au-dessus de sa queue, c'est voulu aussi ?

Oph a écrit:

Nedeleg a écrit:

Je confirme, c'était voulu

Et l'aspect tendancieux du geste que fait le Kao de sa main gauche au-dessus de sa queue, c'est voulu aussi ?

*Et mon mari derrière : "Mais qu'est-ce que tu as à te marrer comme ça ?" *

*sourire diabolique derrière son écran*

Ouaip, juste naze.
A donner fort envie de se barrer à l'étranger pour ceux qui le peuvent (je ne suis pas pour, mais je comprends bien).

Après, on s'étonne que les Français soient l'un des peuples qui broient le plus de noir. Il y avait aussi cette annonce, il y a quelques jours, comme quoi une entreprise a en moyenne 33% de taxes, qu'une trèèèèès grosse entreprise paie quelque chose comme 19% et une toute petite entreprise, façon artisanat, paie 39%.
Bah c'est pareil, tu te dis que l'administration à la Française, c'est que pour les riches et qu'ils sont tous des sacs à pus.

(Désolée pour l'originalité, mais cette annonce m'agace prodigieusement et je ne suis pas encore bien ressortie de mes 4 jours assez pourris de GN - heureusement, pas de canicule.)

Bah, même le rêve québécois est en train de s'effondrer, alors l'étranger ça n'est pas forcément mieux. Faut juste pas être écrivain, c'est la profession artistique la plus mal traitée (exception faite des quelques têtes d'affiche qui s'en sont sorties).